Les 3 enseignements à retenir du HubFORUM 2021
Grand rendez-vous des décideurs business du numérique, le HubForum a eu lieu ces 12 et 13 octobre 2021, avec pour thème principal : « Lead the next economy ».
L'e-commerce en force
« L'e-commerce, ça cartonne », selon l'expression d'Emmanuel Vivier, cofondateur du HubForum. Mais le secteur a rencontré de nombreuses difficultés : un boom au bord de la rupture logistique – guerre des conteneurs, produits indisponibles, délais allongés, pénurie qui paralyse le commerce mondial, pénurie de puces électroniques qui a ainsi obligé Renault à revenir aux rétroviseurs manuels sur certains modèles, explosion des coûts énergétiques et des matériaux, coûts d'acquisition importants au niveau de la fabrication et du transport. « C'est un challenge pour rester rentable. En matière d'e-commerce, on sait que chaque point de point de rentabilité doit être acquis au forceps », explique Emmanuel Vivier.
Il ne suffit plus de regarder ce qui se passe dans la Silicon Valley, mais il faut aussi se pencher sur la Chine « parce qu'ils sont en train d'inventer tout un tas d'outils pratiques ». 74,1 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 11 jours, du 1er au 11 novembre, au niveau mondial : Alibaba a pulvérisé les scores avec ses Single Days en 2020. 800 millions de consommateurs ont participé à l'événement cette année. Plus de 250 000 marques – dont 31 000 étrangères – ont assisté également à cette frénésie consumériste. 470 marques ont dépassé les 14,9 millions de dollars en GMV, dont Apple, L'Oréal, Estée Lauder, Nike, Lancôme, Adidas. Le pic de commande le plus élevé a atteint 583 000 commandes par seconde. Voilà pour les chiffres gigantesques !
« Amazon est plus qu'une entreprise, un véritable écosystème »
« Contrairement à de nombreuses entreprises qui atteignent une certaine taille et ralentissent ou ont du mal à innover, Amazon continue. Ils sont au taquet sur le retail, sur la marketplace, le retail offline, le cloud, l'abonnement, la publicité », poursuit Emmanuel Vivier. Il s'agit du 3e acteur de la publicité online aux États-Unis, derrière Google et Facebook. Ils misent sur le divertissement avec le rachat, entre autres, du studio hollywoodien MGM et Twitch.
Par rapport aux autres acteurs tels que Nestlé, P&G, Unilever, PepsiCo, Coca-Cola, Amazon investit plus dans la R&D que dans le marketing. « Amazon, c'est d'abord on innove le plus possible et ensuite, on achète le plus possible de la pub. Il y a une prime dans un monde transparent où tout le monde va savoir ce que vous faites, à être au-dessus des attentes des clients. Car cela va se savoir et se répandre. J'aurais donc moins besoin de dépenser en publicité. La publicité, c'est un peu une taxe sur le fait d'être ennuyeux. Plus je suis peu intéressant, peu innovant, plus je vais devoir compenser avec beaucoup de pub », analyse le cofondateur du HubForum. Bref, vous avez reçu le message : investissez dans les innovations, surprenez vos clients et vous aurez moins à dépenser en pub !
On ne dit plus RSE, mais sustainable business
D'après Emmanuel Vivier, « la RSE, ce n'est pas nouveau. C'était un sujet com. On faisait un petit truc sympa "désolé pour les pauvres". Aujourd'hui, il faut repenser entièrement sa chaîne de valeur et son business pour regarder son impact et avoir un impact idéalement neutre, voire positif pour la planète ». L'état des lieux de la planète est tout simplement « dégueulasse ». Multiplication des catastrophes, crise des autorités et des repères, société ultralibérale et productiviste, dérèglement climatique, perte de la biodiversité : les défis sont grands. Les régulateurs s'emparent du sujet du développement durable. Au-delà de la loi Climat et ses objectifs de réduction de CO2, le Green Deal, la nouvelle loi européenne, impose à 11 industries différentes des objectifs très clairs de réduction de CO2, avec des pénalités et des règles drastiques : il n'y aura plus de vente de voiture thermique après 2035. C'est-à-dire dans quatorze ans.
Aujourd'hui, « le grand public et les employés font pression sur les marques et les politiques qui votent régulations et taxes. Devant les risques et la pression, les marchés financiers se désengagent des business non vertueux. Il va falloir accélérer très vite parce que les ONG qui militent pour la transition se multiplient », prévient Emmanuel Vivier. Alors, message reçu ?