| GP Explorer : le joli coup de l'internet français Il est loin le temps où Squeezie se faisait qualifier de « magnifique branleur », sur le plateau de Thierry Ardisson. C'était en novembre 2017. Aujourd'hui, le plus populaire des youtubeurs français a pris sa revanche sur le vieux monde, avec le succès phénoménal de sa course de Formule 4, le GP Explorer. Organisée le 8 octobre dernier, la course a réuni 22 pilotes amateurs, tous créateurs de contenus digitaux (streamers ou Youtubers), qui se sont affrontés sur le célèbre circuit Bugatti du Mans. L'événement a été suivi par plus de 37 000 spectateurs sur place. Et ce sont plus de 1 million de viewers qui ont regardé la course sur Twitch, explosant ainsi le record de la plateforme en termes de streams francophones ! Le GP Explorer a même généré sept fois plus de conversations que le #JapanGP en ligne, selon les données partagées par We Are Social. Une audience qui n'a pas à rougir devant celle de la TNT en prime time. Une prod' bien léchée Il faut dire que Squeezie a mis les moyens, avec un budget compris entre trois et quatre millions d'euros. Pas question de recourir à des GoPro ou autres « trucs internet ». L'idée était d'obtenir un rendu aussi léché que les productions télévisuelles. L'équipe a donc fait appel à Olivier Denis, réalisateur des 24 Heures du Mans et à AMP Visual TV, prestataire de tournages télévisés multi-caméras. Au total, ce sont 70 caméras embarquées, 12 caméras sur piste, 2 caméras (direction de course), 3 caméras HF, 6 caméras plateau, 1 caméra post commentary, 1 drone, 2 cars régie et 60 techniciens sur place qui ont été déployés, selon Valentine Atanazio, directrice de production présente sur la course. Voilà voilà. Un dispositif monstre. « À la base, nous sommes une petite boîte de 30 personnes. Ce n'est pas une chaîne télé. On a montré que la communauté internet est réellement énervée en France. C'est un événement qui montre à l'ancien monde, qui nous snobe, qu'ils ont tort. On a moins de moyens qu'à la télé. Mais on arrive à faire des trucs de qualité avec une communauté soudée » a partagé Squeezie sur le plateau de Pop Corn mardi, dans une vidéo vue plus de 742 000 fois en un jour et dans le top 2 tendance YouTube. Des marques de pub internet (NordVPN) qui se retrouvent exposées à des niveaux TV prime time Les marques qui se sont embarquées dans l'aventure ont été récompensées par leur fidélité. Une fidélité réciproque d'ailleurs, puisqu'il s'agissait, pour beaucoup, d'annonceurs traditionnels internet – Rhinoshield et NordVPN. Elles se sont retrouvées exposées à des niveaux TV prime time. « Rhinoshield et NordVPN sont des marques omniprésentes sur YouTube depuis des années. Leur force, c'est qu'elles ont su construire leur stratégie d'influence à travers la massification des sponsos YouTube », partage Produit Internet. Elles ont su identifier les tendances à venir et se sont positionnées dessus, profitant d'une « opportunité en or ». Un avis partagé par le Joueur du Grenier, qui se réjouit d'une telle popularité de l'événement, qui va ouvrir les œillères des autres marques encore frileuses sur Twitch : « Le truc qui est cool, c'est que ça va montrer aux marques, aux annonceurs comme Coca-Cola ou McDonald's, qu'ils peuvent avoir un bon retour sur investissement sur le Net et que ça fait beaucoup de vues ». | | | | | | | | | C'est officiel : après avoir refusé ce recours pendant de nombreuses années, Netflix s'ouvre à la publicité. Le service de streaming a officiellement annoncé les détails du lancement de son offre publicitaire aux États-Unis, qui aura lieu le 3 novembre. Une centaine d'annonceurs du monde entier participent déjà à l'opération, a déclaré Jeremi Gorman, présidente de la publicité mondiale chez Netflix. Elle a précisé que le service a d'ailleurs « presque épuisé tout son inventaire pour le lancement ». L'abonnement avec publicité coûtera 6,99 dollars par mois (5,99 euros en France). Les offres classiques sans publicités restent au même prix, soit 9,99 dollars aux États-Unis et 8,99 euros en France. Cette formule sera disponible dans 12 pays, dont le Brésil, le Japon, le Mexique, le Royaume-Uni et les États-Unis. La plateforme diffusera des publicités pre-roll et mid-roll d'une durée de 15 ou 30 secondes. Les téléspectateurs verront en moyenne quatre à cinq minutes de publicité par heure. « Nous croyons fermement qu'un prix moins élevé pour les consommateurs, avec une solide monétisation des annonces, va nous permettre de faire croître notre nombre d'abonnés et avec le temps de générer des revenus supplémentaires significatifs », a expliqué Greg Peters, le directeur des opérations, lors d'une conférence de presse. Pourquoi c'est un pavé ? La nouvelle réjouit les professionnels du secteur marketing : « Ce dont nous avons besoin, c'est d'un inventaire vidéo de plus grande qualité et à faible charge publicitaire, et cette annonce répond à ce besoin », s'enthousiasme Lou Paskalis, directeur d'une société de marketing. Les annonceurs pourront s'appuyer sur les chiffres d'audience de Netflix, restés longtemps secrets, pour affiner leur ciblage. Un institut indépendant britannique va ainsi fournir pour la première fois les audiences des programmes Netflix au Royaume-Uni. | | | | | | | | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | | | « Je veux 20 minutes pour parler. » Quand le « King of Pop » Kanye West demande, les autres exécutent. Le 5 octobre, le rappeur milliardaire de Chicago et ancien candidat à la présidence des États-Unis en 2020 a fait un passage chez Clique X, la chaîne de Mouloud Achour. L'interview s'est donc fait selon les règles du rappeur avec « une direction artistique et un format inédit » : un setup tout en noir, un compte à rebours de 20 minutes et un plan fixe. Dans une ambiance à la 24 h chrono, Kanye West a donc évoqué pêle-mêle sa conception de la liberté d'expression (« Nous vivons dans un monde où l'expression est illégale »), son rapport à la religion (« Dieu est plus fort, et je suis l'agent de Dieu »), les récentes polémiques entourant ses tee-shirts « White Lives Matter », affichés fièrement lors de la Fashion Week (ndlr : un slogan créé par les suprémacistes blancs en réaction à « Black Lives Matter ») ou encore ses passages à l'hôpital. La vidéo intitulée « Clique x Ye » a récolté plus de 500 000 vues en six jours. Et sinon, on vous conseille une série courte Profession comédien, créée par Bertrand Uzeel, humoriste (et également co-fondateur de Welcome To The Jungle). Dans des pastilles de deux minutes, le comédien part à la pêche aux conseils auprès des stars du métier, pas toujours avisés, pour préparer son premier one-man-show. On y retrouve ainsi Aure Atika, Jean-Paul Rouve ou encore Jean-Luc Lemoine. Un format à rattraper ici. | | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | | Après avoir diffusé Tous musclés, web-série qui explorait comment le culte du corps était devenu « la métaphore » de notre course effrénée à la productivité, Arte revient avec son pendant féminin Toutes musclées. Aux commandes : la réalisatrice Camille Juza. Par le biais d'images d'archives et de témoignages de sportives (footballeuses, free-rideuses), historiennes, sociologues, la journaliste explore les luttes historiques des femmes pour se faire une place dans un monde sportif dédié aux hommes et à la testostérone. Cette série documentaire, de quatre courts épisodes, montre bien combien « l'histoire des sportives est celle d'un combat permanent ». Face à des injonctions contradictoires et misogynes, la sportive moderne est sommée de faire un numéro d'équilibriste : « faites du sport mais ne soyez pas trop viriles », « soyez musclées mais pas trop ». Rappelons qu'en 2021, l'équipe norvégienne de beach handball a été sanctionnée pour avoir osé porter des shorts plutôt que le bikini réglementaire, « ajusté et échancré », comme le stipule la Fédération internationale de handball... À voir ici. Et sinon, on vous recommande The Audiencers, le média professionnel nouveau-né de Poool, éditeur de paywalls pour les médias, qui se présente comme une caverne d'Ali Baba pour tous les professionnels des médias et des marques, animés par la volonté de fidéliser et monétiser leur audience. À la rédaction en chef, Marion Wyss, bien connue des habitués des lives de Story Jungle. N'hésitez pas à nous écrire si vous avez un commentaire, positif ou négatif : alexandra.klinnik@storyjungle.io | |