Discord, l’outil essentiel pour bâtir sa communauté ?
Outil chéri des gamers, des YouTubers, des streamers Twitch, Discord reste encore assez méconnu des entreprises.
Pourquoi cette hype autour de Discord ?
Si la hype de Discord s'est développée au-delà du cercle restreint des gamers en raison de l'épidémie de la Covid-19, elle est en réalité multifactorielle. Selon Nicolas Sabatier, la plateforme est avant tout « chaleureuse ». « Au début, nous étions sur Slack. Nous avons basculé sur Discord car la plateforme nous paraissait beaucoup plus chaleureuse. La version gratuite de Slack n'est pas assez fonctionnelle. Grâce aux salons vocaux directement accessibles sur Discord, il n'est pas nécessaire de coupler la plateforme avec Meet ou Teams. »Qu'est-ce qu'une communauté ?
Selon Gregory Pouy : « Il faut comprendre que les gens qui forment une communauté sont des personnes qui partagent des valeurs communes et qui peuvent créer des liens et interagir. Ce ne sont pas juste des fans ou des followers. Discord est un excellent moyen pour se retrouver autour de discours constructifs. Cela permet également d'aller au-delà des failles de l'algorithme sur les réseaux sociaux où les gens que l'on essaie de toucher ne nous voient pas. »Comment créer une communauté active sur Discord ?
Comprendre les codes
« Le meilleur conseil que je puisse donner est de ne pas hésiter à se lancer, se mettre sur différents serveurs pour comprendre les codes de la plateforme, et définir le rôle que Discord va avoir dans votre communication générale », répond Gregory Pouy.La notion d'utilité est primordiale
Pour construire sa communauté, la notion d'utilité est essentielle, explique Nicolas Sabatier : « Si nous n'avons pas un besoin, la personne qui vient sur le serveur peut se sentir inutile, comme lors du déménagement d'un ami où l'on n'a rien à faire car il a déjà beaucoup d'aide », explique le cofondateur de Time for the Planet.La communauté du Discord de Time for the Planet, appelée « La galaxie de l'action », est donc très organisée. Elle est répartie en plusieurs communautés sous-jacentes qui sont définies par une appartenance à une situation géographique ou professionnelle commune dans lesquelles on retrouve « la planète des photographes », la « planète des vidéastes, », la « planète de Belgique »... Il est ensuite possible de demander de l'aide à l'une ou l'autre de ces microcommunautés en fonction d'un besoin particulier.
Former les membres de sa communauté
Enfin, selon Nicolas Sabatier, il est nécessaire de former les nouveaux arrivants dans la communauté en leur expliquant qu'ils peuvent « répondre à un besoin à un instant T, mais qu'ils peuvent également échanger en toute tranquillité entre ces moments de besoin ». Certains membres sont par exemple spécifiquement formés à l'accueil des nouveaux : « Nous n'avons pas de règles de modération à accepter à l'arrivée sur le serveur, car cela donne une image trop complexe. Chez nous, des personnes sont formées pour accueillir les gens. »La newsletter multiplie la force de la communauté
Pour Benoît Raphaël dont la communauté Discord compte actuellement plus de 1 000 membres : « Il est préférable d'annoncer les nouveautés par mail plutôt que sur Discord pour plus d'efficacité. En revanche, Discord est un espace d'échange privilégié pour une communauté, où il est aisé de leur apporter des éléments de vérification. » Selon lui, il est plus facile de bâtir une communauté lorsqu'une base de followers est déjà existante : « Dans mes newsletters, je mets un lien pour inviter les lecteurs à poursuivre la conversation sur Discord. Le fait d'avoir déjà des abonnés sur la newsletter permet de faire le transfert plus facilement. » Il poursuit, « 30 % de part de notre newsletter sont détenus par nos clients, ce sont également les membres de la communauté les plus actifs ».Une plateforme qui n'est pas toujours très intuitive
Toutefois, la plateforme n'est pas toujours intuitive, surtout pour les utilisateurs qui ne viennent pas du milieu du gaming à l'origine. Pour faire adhérer les gens à une communauté, pas de secret. Il faut qu'ils s'y sentent bien et qu'ils en comprennent les codes. L'enjeu est donc primordial pour Time for the Planet, où « 99,9 % des gens ne sont pas gamers à la base », explique le cofondateur. Sur le serveur de Time for the Planet, un salon est exclusivement dédié à l'explication des private jokes pour éviter des situations anxiogènes où un membre se sentirait exclu.Grégory Pouy explique, quant à lui, que s'il a une communauté de presque 200 personnes sur Discord, il est difficile « d'activer cette communauté sur un réseau qu'elle ne connaît pas alors qu'elle est censée s'animer toute seule ». Difficile, alors, de l'activer là où « les outils d'annonce ou de promotion ne sont pas toujours bien faits [sur Discord] », explique Benoît Raphaël.