Comment bâtir une communication audacieuse
Publié le 12 mars 2022
Récemment, Bpifrance suggérait aux entrepreneurs tentés par l'export : "Allez vous faire voir ailleurs !"
Encore récemment,
Bpifrance suggérait aux entrepreneurs tentés par l'export : « Allez vous faire voir ailleurs ! »
Ton décalé, approche média intégrale (le Big Tour, le Big Média...), Bpifrance est à l'avant-garde de la
guerre contre l'eau tiède.
On en discute en live avec Patrice Bégay, son directeur de la communication.
Awareness campaign : pourquoi avoir lancé le Big Média ?
Bpifrance est depuis son origine une banque média, un réseau social d'entrepreneurs. Le contenu de Bpifrance rassemble plus de 10 millions d'entrepreneurs chaque année sur ses différents sites internet. Ces contenus ne sont pas réalisés seulement dans une logique de communication ou de positionnement web, ils font partie intégrante de la stratégie d'accompagnement de Bpifrance pour les créateurs et les dirigeants d'entreprises françaises. Il était donc logique et naturel pour nous de créer notre propre média, qui nous ressemble.
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Dans la Jungle des contenu :
S’inscrire Growth hacking et incubateur de startup : pouvez-vous nous parler du lancement des « accélérés », un programme qui semble proche des émissions de télévision ?
Ce format de vidéo est incarné par les créateurs d'entreprises eux-mêmes. Ils sont les seules et uniques stars de ce programme. À la radio, l'auditeur est roi, chez nous, il s'agit de l'entrepreneur. Nous avons choisi de valoriser des créateurs et créatrices d'entreprises issus des quartiers, car Bpifrance accompagne tous les entrepreneurs sans exception dans toute la France et dans toutes les régions. Nous rappelons à travers les « accélérés » que l'entrepreneuriat n'est pas réservé à une élite, mais est accessible à tous et à toutes.
Vous animez également l'émission « Confidences pour confidences ». Pouvez-vous m'en parler ?
Bpifrance est le résultat d'une relation intime entre le chargé d'affaires de BPI et l'entrepreneur. Nous connaissons beaucoup d'entrepreneurs uniquement à travers leur entreprise. C'est la raison pour laquelle j'ai voulu rentrer dans leur intimité grâce à cette émission.
Comment mesurez-vous les retombées du Big Média que vous dites excellentes ?
La mesure est faite à partir du nombre de personnes qui regardent nos émissions en direct et en replay. La vision entrepreneuriale doit être au plus près du terrain. Nous avons par exemple choisi dans l'émission « Vive ta ville » d'interviewer des personnes qui ne sont que trop peu mises en avant alors qu'elles jouent un rôle clé dans la cité. Nos réseaux sociaux et nos 200 partenaires reprennent ensuite l'intégralité du live. Nous pouvons alors passer de 30 000 personnes qui nous suivent à 1 million. Ce banc de poissons de médias (la PQR, la PHR, France télé, Canal+...) qui s'intéressent à la proximité nous permet d'obtenir des audiences dignes de la radio et de la télévision. Il s'agit de l'équipe de France de la niaque !
Nous avons 80 000 clients actifs. D'une manière plus générale, notre notoriété s'est développée avec le début de la pandémie en mars 2020, où plus de 650 000 entreprises ont bénéficié du PGE (prêt garanti par l'État). Les inscriptions à nos newsletters et les visites de notre site se sont multipliées.
À lire également : la newsletter de story jungle sur les nouvelles tendances de contenus.
Combien de journalistes sont dédiés à la création des contenus de Big Média ?
En interne, nous avons une petite équipe de 4 à 5 personnes, très solidaire. Mais à travers l'entrepreneuriat pour tous, nous avons créé un réseau avec de nombreux partenaires pour alimenter notre média très communautaire.
Awareness campaign : vous avez lancé cette année la troisième édition du Big Tour, où vous allez à la rencontre d'entrepreneurs en région. Quelle est l'ambition de cette année ?
En 2022, le Big Tour s'est transformé en véritable festival des entrepreneurs. Nous avons environ une trentaine de dates. Nous avons commencé le 5 mars à Strasbourg et nous finirons en novembre dans les Dômes. Le Big Tour est le rendez-vous incontournable de l'entrepreneuriat dans les territoires. Il s'agit de la célébration de toutes les forces vives et la valorisation de toute la richesse entrepreneuriale que l'on a localement. Nous souhaitons faire redécouvrir l'entrepreneuriat aux Français, leur donner la fierté de vivre et consommer français. Nous voulons susciter des vocations et donner envie aux femmes et aux jeunes d'entreprendre en France.
Le Big Tour est réparti en quatre temps forts. D'abord, grâce à l'émission « Vive ta ville » qui donne la parole à toutes celles et ceux qui font l'économie locale en libérant leur créativité et leur énergie sur le terrain. Nous avons également imaginé un camion de l'emploi et de la formation où chacun peut rencontrer des recruteurs, postuler à des offres, faire imprimer son CV... Nous avons également le village de l'innovation et de l'emploi ouvert au grand public pour faire découvrir l'entrepreneuriat à travers des animations ludiques pour créer des expériences. Enfin, nous organisons de 20 h à 23 h un grand concert qui célèbre la culture. Elle a été mise en péril lors de la pandémie. Elle fait pourtant partie de nos cœurs et de notre patrimoine. En tant que maillon important de la chaîne entrepreneuriale, il est nécessaire de l'associer au Big Tour pour relancer ce secteur.
Quel est l'objectif ?
L'objectif est double. Nous voulons multiplier par deux le nombre d'entrepreneurs. Mais nous souhaitons aussi permettre le développement des sociétés déjà existantes grâce aux « accélérés » ; que les TPE deviennent des PME, les PME des ETI, et des ETIP des grands groupes. Il s'agit de l'émergence par l'excellence.
Bpifrance a un historique très fort en termes de communication décalée, par exemple avec le slogan « Entrepreneurs, allez vous faire voir ailleurs ». Quelle est l'idée derrière cette communication très audacieuse de la part d'une banque ?
En communication, il faut oser. Coluche disait « On n'est pas là pour faire plus blanc que blanc, parce qu'au bout d'un moment tout devient gris clair ». Dire « Entrepreneurs, voyez la vie en j'ose » dans une période compliquée comme celle de la pandémie de la Covid-19 n'est pas une communication lisse. En communication, chaque mot, chaque couleur, chaque visuel compte. Il s'agit d'une combinaison d'éléments qui, une fois réunis, donnent le parfait mélange, une colorimétrie, une recette de cuisine où chaque ingrédient vient compléter l'autre pour donner un cocktail explosif qui saura marquer les esprits. C'est ce qui a donné naissance à nos campagnes de communication, qui sont sorties car nous avons osé les sortir ; par exemple, « Sortez-vous les doigts du cloud » ou « Entrepreneurs, parlons cash ». S'il y a bien une chose qu'il ne faut jamais regretter dans la vie, c'est l'audace d'avoir essayé, et plus particulièrement d'avoir essayé ensemble.
Contre quoi faut-il lutter quand on met en place un programme de communication ?
L'obscurantisme, la connerie, les yakafokon, les personnes qui critiquent et ne font rien. Soyez audacieux, plus vous prenez de risques et plus vous créez de la valeur. Dans la vie, il faut être passionné.