La revanche de l'oiseau bleu a sonnéIl y a moins d'un an, les
investisseurs désavouaient Twitter, et la presse considérait que le
réseau social était voué à
l'échec. Les signaux qui pouvaient leur donner raison étaient bien là. Au
deuxième trimestre 2017, le taux de croissance d'utilisateurs actifs de Twitter
était nul : 0%. Pendant que les analystes attendaient un gain de 4
millions d'utilisateurs sur la même période, la marque
en perdait 2 millions aux
États-Unis. Son chiffre d'affaires de 574 millions de dollars était quant à lui
en recul de 5%, entrainant une chute en Bourse de ses actions de 9.27%. La firme de Jack
Dorsey était alors valorisée à 12,44 milliards de dollars, contre 40 milliards de dollars à son introduction en Bourse en 2013.
25 avril 2018, les
résultats de Twitter sur le premier
trimestre de l'année n'ont plus rien à voir : un chiffre d'affaires de 665
millions de dollars (+21 % par rapport au premier trimestre de 2017, +117
millions par rapport à l'année précédente) pour une marge nette de de 61
millions de dollars (+9%), et 336 millions d'utilisateurs actifs (+6 millions par
rapport au trimestre précédent).
Une croissance dont les ingrédients pourraient bien inspirer les annonceurs et la manière dont ils doivent se mettre en scène, communiquer, sur le réseau social.
Vidéo, vidéo, vidéoC'était le pari
d'Anthony Noto jusqu'à récemment directeur
d'exploitation de Twitter :
tout miser sur la vidéo. Et l'homme a
eu le nez creux. En accélérant ce format (notamment en direct), les revenus du
réseau social issus de la vidéo ont porté l'entreprise. Ils représentent désormais
plus de 50% du chiffre d'affaires de Twitter.
Twitter se félicite d'ailleurs des 30 nouveaux partenariats médias signés au
cours des trois derniers mois pour des diffusions en direct. Parmi ceux-ci :
Fox Sports, la MLB (ligue américaine de baseball) ou encore la chaîne People
TV.
Un système axé sur les centres d'intérêts plus que les
données personnelles Jack Dorsey a
toujours présenté
Twitter comme « n'étant pas un réseau social dans le sens où les personnes
l'entendaient ». Dans sa stratégie, le CEO mise sur les centres d'intérêts comme levier de différenciation : « les
personnes viennent à nous quand ils sont intéressés par des événements partout
dans le monde ou pour des centres d'intérêts très spécifiques. Nous avons orienté
nos services vers ces centres d'intérêts »
confiait-il.
Un soleil levant en
AsieEn termes
de chiffre d'affaires, le Japon représente toujours le second marché de Twitter après les
Etats-Unis avec une croissance de 61% par rapport à l'année précédente (18% de
son chiffre d'affaires total). Le CEO prévoit que la majorité de ses revenus
viendront d'ailleurs de l'extérieur du sol américain d'ici quelques années.
La victoire de l'open data ?En plein scandale Cambridge
Analytica, le CEO de Twitter
rappelle que les
données de son réseau sont publiques : utilisateurs, institutions et agences de renseignement sont ainsi libres
de fouiller les données publiques du réseau.
Serait-ce un nouvel argument de taille face
à des utilisateurs qui prennent conscience de la valeur des données et de leur utilisation ? Possible.
Une chose est sûre, si certains voulaient brûler Twitter sur le bûcher,
celui-ci prend bien des allures de phénix.