Comment tirer profit du changement d’algorithme de LinkedIn
Publié le 30 juin 2023 - Mis à jour le 08 novembre 2023
Depuis plusieurs mois, la mise à jour de l'algorithme de LinkedIn est venue rebattre les cartes de la viralité des publications. Pour mieux en saisir les subtilités, LinkedIn vient de distiller quelques précieux insights.
Quels posts sont priorisés ? Auprès de qui ? Quand et pourquoi ? Dan Roth, Executive Editor chez LinkedIn, et Alice Xiong, directrice produit, ont répondu aux questions de Jason Feifer, rédacteur en chef du média Entrepreneur et animateur du podcast Problem Solvers.
Pourquoi LinkedIn a modifié son algorithme ?
- Depuis la pandémie et l'avènement du télétravail, la frontière entre travail et vie privée s'est estompée et LinkedIn n'échappe pas à ce mélange des genres.
- Entre les selfies et les longs monologues où règne le « moi, je », les publications sont devenues plus personnelles et collent de moins en moins avec la vocation professionnelle du réseau social.
- Les critiques et autres plaintes relatives à ce type de contenus se sont multipliées, poussant la plateforme à revoir sa copie.
- « Lorsqu'un contenu devient viral sur LinkedIn, ce n'est pas quelque chose que nous célébrons en interne et c'est généralement signe que nous devons intervenir », concède Dan Roth.
- Si la plateforme affiche +42% de contenus partagés et +27% de contenus vus entre 2021 et 2023, son responsable éditorial admet aussi qu'elle a pu perdre en cohérence comme en qualité.
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Quels sont les changements majeurs ?
- « Les gens nous expliquent qu'ils préfèrent quand le contenu est fondé sur l'expérience et le conseil et qu'il provient de personnes qu'ils connaissent et qui comptent pour eux », décrypte Alice Xiong.
- La plateforme met donc davantage en avant les contenus publiés par les comptes que vous suivez.
- Depuis la mise à jour, elle a constaté une hausse de 10% du nombre de personnes qui consultent les publications issues d'une relation ou d'un compte suivi.
- Les publications jugées non professionnelles, celles pensées pour contourner l'algorithme et celles issues d'autres réseaux sociaux comme Instagram ou TikTok sont sanctionnées.
- A contrario, celles fondées sur le partage d'expérience et de connaissances sont récompensées.
- LinkedIn mise sur l'IA pour détecter les posts à forte valeur ajoutée en termes d'expérience et de conseil, afin de les proposer ensuite à des utilisateurs extérieurs identifiés comme partageant les mêmes centres d'intérêt et pouvant potentiellement trouver cette information utile et pertinente.
- Depuis la modification de son algorithme, le réseau social avance une augmentation de 40% du nombre de personnes qui consultent des publications fondées sur l'expérience d'utilisateurs extérieurs à leur réseau.
Quelles sont les règles à suivre pour optimiser l'impact de ses posts ?
- Être reconnu comme faisant autorité dans votre domaine et/ou sur la thématique abordée : l'algorithme vérifie la compétence de l'auteur avant de recommander un post.
- Identifier clairement l'objectif de votre contenu : conseil, partage d'expérience ou d'opinion, si la valeur ajoutée d'un post est clairement identifiable par l'algorithme, il aura plus de chances d'être mis en avant par la plateforme.
- Identifier clairement la cible de votre contenu : LinkedIn faisant la chasse aux publications qui ratissent trop large, pour pouvoir toucher une audience extérieure à son cercle de relations ou d'abonnés, une publication doit cibler un public distinct.
- Votre contenu doit générer des commentaires pertinents d'autres acteurs reconnus comme compétents sur le sujet : pour lutter contre les PODS (ces groupes d'engagement qui commentent mutuellement leurs posts pour tromper l'algorithme en dopant l'interaction organique), LinkedIn jauge aussi la qualité du débat que suscite une publication.
L'avis de Story Jungle
La volonté affichée par les utilisateurs de reprendre un peu le contrôle de leur feed est une tendance globale observée sur tous les réseaux sociaux. Les déclarations et quelques insights distillés par Dan Roth et Alice Xiong viennent confirmer ce que bon nombre de créateurs ont déjà constaté : leur reach a baissé car LinkedIn n'échappe pas à cette tendance du retour à l'entre-soi.
Avec l'introduction progressive de l'IA, qui permet de resserrer les critères de l'algorithme d'une plateforme dont la cohérence était largement remise en question, LinkedIn espère lâcher la machine à café pour retrouver un air d'open space digital, où les discussions sont plus sérieuses, plus engagées, et ne concernent pas tout le monde... Car, comme l'enfonce Dan Roth : «
C'est très rare que quelqu'un se lève, braille avec un mégaphone dans tout le bureau, et que les gens se disent : "oh, super, j'ai envie d'en entendre plus de cette personne qui nous hurle dessus"
... Donc ce qui n'est pas viral dans l'espace de travail ne devrait pas non plus l'être sur LinkedIn. »
Espérons que les vœux du rédacteur en chef ne soient pas que pieux.
Sources :
Entrepreneur,
Social Media TodayLes débats à suivre sur le changement d'algorithme de LinkedIn
- « Un réseau professionnel ne doit pas pour autant être un réseau chiant ! », par Benjamin Charles.
- « Trouvez-vous que LinkedIn tient sa promesse ? », par Alexis Lemonnier.
- « Vous voulez devenir viral sur LinkedIn ? LinkedIn a un message pour vous : "faites-le ailleurs" », par Richard van der Blom, qui a même compilé les réactions de onze créateurs de renom.
bio
Jean-Philippe Lorenzo,
Directeur technique de Take Part Media
Jean-Philippe Lorenzo est co-fondateur en 2005 de Take Part Media et y occupe le poste de directeur technique. Il obtenu son doctorat de physique en 1998 pour une étude sur la persistence des bi-polarons à température finie dans le modèle d'Holstein adiabatique unidimmentionnel.
Docteur Ingénieur avec un triple profil, il a successivement occupé les postes de : Chef de Projet Web (Kompass-Pages Jaunes) de 2000 à 2004 Chef de produit (Service marketing Kompass-Pages Jaunes) de 2002 à 2004 Chef de projet puis Directeur du service Etudes et Développement (Expert Line) de 2005 à 2009.
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