Storytelling : les 3 commandementsÉlire les meilleurs récits multimédias internationaux. Telle est la tâche complexe qui incombe à la Society for News Design (SND),
qui se retrouve chaque année lors de la « Best of Digital Design competition ». Début février, le jury, composé de professionnels de l'information de l'industrie des médias, s'est réuni autour de 1 300 candidatures pour établir la liste de lauréats dans des catégories telles que « le récit sur mobile », « l'utilisation de l'audio », « l'utilisation de la vidéo dans le digital storytelling », etc. Cette cérémonie des Oscars pour les médias a aussi été l'occasion
pour les professionnels de partager quelques réflexions sur les tendances en matière de récits numériques.
La juste mesure tu trouveras Si le « scrolly-telling » est un moyen efficace de rendre le récit interactif, il faut l'utiliser avec parcimonie. Le jury a ainsi donné l'exemple réussi du reportage graphique du
New York Times sur l'incendie de Notre-Dame de Paris, médaille d'or, et
repéré également par Story Jungle au mois d'avril dernier. Le jury a salué le fait que le graphique change au fur et à mesure que l'utilisateur fait défiler la page. En général, «
il y a beaucoup d'éléments que l'on fait défiler et le processus est interminable, on fait défiler et défiler et défiler... Cela devient une expérience très épuisante mentalement », estime Jeremy C.F. Lin, de Bloomberg.
Tes horizons tu ouvrirasDans un récit numérique, il n'est pas nécessaire de se limiter au visuel. L'audio, lorsqu'il est bien utilisé, apporte un supplément d'âme au reportage.
À l'exemple du reportage de Politico, consacré aux animateurs d'une radio à qui on donne littéralement voix au chapitre. «
J'aimerais voir plus d'intégration audio. Souvent, l'audio est utilisé comme son d'ambiance pour mettre en scène un lieu, et c'est très bien. Mais pouvons-nous aller au-delà ? Les podcasts (sont) tellement en vogue en ce moment », analyse Libby Bawcombe, de NPR.
Des datas tu abuserasPour Martin Frobisher, du
Tampa Bay Times, les datas apportent une crédibilité nécessaire au reportage, même si elles sont très nombreuses. Elles montrent qu'il y a eu un travail conséquent, comme il le rappelle pour
le reportage sur les propriétaires de Tesla : «
Même si je ne vais pas lire toutes les citations des propriétaires de Tesla, cela valide l'histoire que je lis et me prouve que vous êtes allés chercher toute cette data ou interviewer ces personnes. J'aimerais voir plus de projets data-driven, même si une bonne écriture reste une bonne écriture. Il n'y a pas de doute à ce propos. »