Facebook, Instagram, Whatsapp : 2021, l'ère du social selling
En 2021, Facebook accélère sur le #socialselling et mise sur le Discovery commerce. On en parle avec Severine Six de Facebook.
En mai dernier, le groupe Facebook a annoncé le lancement de « Facebook Shops ». À quoi cela correspond et quelles sont ses ambitions ?
Le lancement de Facebook Shops ne peut pas être décorrélé de ce qui nous est arrivé l'année dernière. À marche forcée, la digitalisation a fait son apparition. À commencer par les économies, qui l'ont fait en huit semaines au lieu de cinq ans en temps normal. Nous nous sommes retrouvés confinés et les entreprises se sont réinventées : chez Facebook, la volonté de Mark Zuckerberg était de proposer une solution d'accompagnement pour les TPE-PME sur le e-commerce. Nombre d'entre elles étaient en incapacité de vendre et de rentrer en contact avec un prospect ou un client.Ce nouveau service correspond à une boutique en ligne sur laquelle vous proposez votre catalogue et le merchandising que vous voulez : l'intégralité de votre collection ou quelques produits en particulier. Ils sont alors immédiatement accessibles.
Il y a des fonctionnalités qui ne sont pas encore lancées en France, mais l'idée serait de pouvoir tout faire sur Facebook ?
Notre feuille de route 2021 est centrée autour d'un « discovery commerce ». Nous voulons proposer des expériences sans frictions : dès que vous êtes intéressé par un service ou un produit, il est possible d'entrer en contact avec la marque et d'en faire l'acquisition.Il nous manque une chose, le « check out », qui existe déjà aux États-Unis : cela permet de faire l'achat sans quitter l'application. Des tests sont en cours pour un déploiement optimal dans d'autres pays. Nous serions ravis d'ajouter cette brique, mais tout le parcours client est déjà fluide, avec ses fondamentaux.
En plus de ce « shop », il y a eu des innovations sur Instagram et WhatsApp. Sur la dernière, nous pouvons par exemple envoyer un QR code du produit à la marque pour avoir un conseiller en clientèle en ligne.
Au-delà des mots marketing, le parcours sans frictions correspond à des choses simples : aller à la rencontre des consommateurs, mettre en place un cheminement pour répondre aux questions en éditorialisant son contenu et en créant de nouveaux formats.Le live a connu une forte utilisation depuis la pandémie : nous ne pouvions plus entrer en contact physique, mais il fallait maintenir des liens. Par ailleurs, la distribution des catalogues a posé problème. Finalement, ils ont été digitalisés : aujourd'hui, tu peux recevoir ton catalogue Carrefour sur WhatsApp.
Tout ça est rendu possible grâce à l'interopérabilité des applications Facebook ?
Oui, nos plateformes peuvent échanger entre elles et permettre une conversation entre nous sur différents endroits. Nous voulons faciliter le contact et les échanges et donc, ne pas imposer de sortir d'un univers pour répondre et entrer en contact.De nouveaux formats publicitaires vont-ils être lancés ?
Des innovations et lancements auront lieu. Cela fait deux ans que je travaille chez Facebook et je n'ai jamais connu une entreprise avec autant de lancements. Sommes-nous allés au bout du potentiel de ce qui existe déjà ? Il reste du travail, notamment sur le social selling – ou le fait d'utiliser les réseaux sociaux pour vendre. L'objectif primordial est de savoir comment nous le faisons, comment nous rapprochons le produit [du client]. Les taggings de nos formats se révèlent alors essentiels.Parlons du Discovery Commerce. Quelle est l'expérience souhaitée à terme ?
C'est le point d'orgue de la stratégie centrée sur le commerce de Facebook. L'idée est de permettre au produit d'aller à la rencontre du consommateur. Avant, nous faisions du e-commerce, soit une campagne de promotion en espérant que le reach suive et que certains soient intéressés. Là, nous utiliserons les données et possibilités s'offrant à nous pour rencontrer les gens. Il faut proposer des expériences personnalisées en racontant une histoire au travers du parcours. Cela s'appelle du data driven marketing : avec mes données, je vais toucher les look alike de mes clients. En réalité, les premiers influenceurs ne sont pas ceux qui en ont fait leur métier, mais nos proches.Qu'est-ce qui changera pour les directeurs marketing ? Ce qu'il se passe dans l'influence sera favorisé, notamment le placement de produits. Mais quelles sont les autres stratégies ?
Nous passons du storytelling au storyselling, le parcours est redéfini. Imaginons que je fasse une campagne de publicité « deux pour trois », comment je procède ? Il faut utiliser toute la palette de formats qui s'offre à moi pour éditorialiser mon contenu.Un de nos piliers pour 2021 est la capacité à disposer d'autant de supports. Il faut donc passer du temps en amont sur le planning stratégique, la communauté, les données. L'idée n'est pas de contraindre l'algorithme en arrivant avec des idées prédéfinies. Le discovery commerce, c'est être présent du moment où j'attire le consommateur à l'achat.
Notre audience BtoB teste souvent Facebook ou Instagram pour atteindre les décideurs. As-tu un conseil à donner aux marques voulant toucher cette population ?
Les annonceurs BtoB – tels que Wix, PayFit, Qonto – sont venus se lancer et recruter sur nos plateformes. Puisque les rencontres physiques ont disparu, il est nécessaire d'avoir des vitrines sur les plateformes, de se connecter aux centres d'intérêt de sa cible pour la comprendre, de créer un livre blanc et un webinaire. Mais pour cela, il faut être connu et donc, provoquer le contact.Crédit photo : Facebook