Les 4 interventions marquantes de VivaTech
À l'heure des libertés retrouvées, le premier salon européen de la tech a bien eu lieu. Du 16 au 19 juin, VivaTech a ouvert ses portes pour accueillir quelque 5 000 visiteurs. Retour sur cette cinquième édition inédite, entre présentiel et digital.
Emmanuel Macron : « On a l'état d'esprit général : la France est un pays de créativité. »
La France, de plus en plus attractive ! C'est en tout cas le constat dressé par le président Emmanuel Macron, lors de sa visite à VivaTech, le 16 juin : « Nous avons les talents et l'état d'esprit général. Le mot entrepreneur est un mot français, nous sommes un pays d'artistes, de gastronomie, de créativité. » En quelques chiffres, les fonds levés en 2020 ont doublé par rapport à 2017 (5,4 milliards d'euros) et le nombre de licornes est passé de 10 à 15 depuis le début de l'année, rendant l'objectif de 25 startups valorisées à un milliard d'euros en 2025 facilement atteignable. La dernière en date, Back Market, était invitée à VivaTech. Désormais, l'ambition européenne du président de la République est d'avoir 10 acteurs européens à plus de 100 milliards d'euros d'ici à 2030. « Quand ça se porte bien, il ne faut surtout pas se reposer, mais accélérer pour creuser la différence », a-t-il insisté.Le président voit loin et pense européen. Avec quatre entrepreneurs scale-up issus du territoire européen, ils ont – tour à tour – échangé sur l'importance de l'investissement et de dirigeants investis pour que l'Europe devienne un véritable hub technologique. Denis Ladegaillerie (Believe), Giorgio Anania (Aledia) mais aussi Ana Maiques (Neuroelectrics) et Sebastian Siemiatkowski (Klarna) ont pu présenter leur entreprise et poser quelques questions à M. Macron, l'invitant à prendre des mesures au niveau de l'Union européenne pour une avancée considérable. Le fondateur de Believe lui a ainsi demandé ce que pouvait faire la France pour favoriser la création d'un écosystème d'entreprises fortes en Europe. Emmanuel Macron a notamment fait part de son intérêt pour développer le Next40 et le FrenchTech120 au niveau continental. Giorgio Anania, CEO d'Aledia, a quant à lui expliqué qu'il « ne faut pas attendre trop longtemps ».

À toutes ces demandes, le président français a répondu qu'« il est de notre devoir de créer un environnement avec davantage de financement early-stage de manière à ce que les startups qui souhaitent récolter de gros financements n'aient plus à partir aux États-Unis ou en Chine. Cela passera notamment par la création d'un véritable marché européen unique, englobant les marchés financiers ».
Enfin, Emmanuel Macron a eu un message pour Doctolib, qui a grandement facilité la stratégie vaccinale en France : « C'est bon pour tout le monde et pour les territoires les plus défavorisés. La réponse aux inégalités ne passe pas par une politique qui freinerait la tech et l'innovation », en référence au souhait de voir revenir l'ISF ou la « flat tax ».
Tim Cook (Apple) : « L'échec fait partie de la vie »

Le PDG de la firme de Cupertino rejette d'ailleurs l'acronyme GAFA, qui met les quatre géants du numérique dans le même sac, alors que leur fonctionnement diffère totalement selon lui : « Je n'aime pas beaucoup cet acronyme. Il laisse penser que toutes les grosses entreprises sont monolithiques, alors qu'elles sont très différentes, avec des modèles commerciaux différents et des valeurs différentes », insiste-t-il. « Si vous regardez ce que fait Apple, nous produisons des services, du matériel et des logiciels et cherchons à faire fonctionner parfaitement ces trois éléments ensemble. Nous cherchons à faire mieux, pas à faire davantage. Ce qui nous permet d'avoir de bonnes parts de marché, par exemple 23 % en France pour l'iPhone », estime Tim Cook.
Nick Clegg (Facebook) : « Les publications haineuses ne représentent que 0,05 % du contenu total de Facebook »
Nick Clegg, vice-président de Facebook chargé des affaires publiques et de la communication, était invité à VivaTech. Selon lui, les publications haineuses ne représenteraient que 0,05 % du contenu total. Interviewé par Nicholas Thompson (The Atlantic), il a également donné plus de détails sur le fonctionnement obscur de l'algorithme Facebook. Ce dernier privilégierait du contenu « significatif, agréable et enrichissant ». Par ailleurs, Clegg a expliqué que l'objectif est « que les gens trouvent Facebook agréable et utile » ; dans une période où les réseaux sociaux sont régulièrement qualifiés d'étouffants.Quant aux régulations proposées par le Congrès américain, il a précisé qu'il s'agissait d'une bonne nouvelle que démocrates et républicains s'accordent, 25 ans après la dernière régulation majeure.
Mark Zuckerberg (Facebook) : "Les télévisions n'auront plus besoin d'exister"

Il a également détaillé son idée d'univers virtuel : "Faites cette expérience, pensez à toutes les choses qui n'ont pas besoin d'être physique et qui pourraient être remplacées par un hologramme dans un monde où vous portez des lunettes intelligentes." L'exemple de la télévision nous a marqué : "Les télévisions n'auront plus besoin d'exister, cela peut juste être une application qui projette sur un mur" des images.
Crédit photo : VivaTech