LinkedIn Ads : un nouveau narratif et une flopée d'annonces

La brasse des astronautes

« Comment capter l'attention grâce à la technologie ? » se demande Lara Sophie Bothur, consultante tech du cabinet Deloitte, dans ce long post intitulé « La visualisation 3D à son paroxysme - des datas à l'attention ! ». La réponse, c'est ce trompe-l'œil ajouté au bas de sa publication, qui montre deux astronautes sortir de l'écran dans un mouvement de brasse sans fin. Et ça marche ! 16 000 likes, 300 commentaires et plus de 800 reposts... « Une étude de Deloitte montre que la génération Alpha décide d'interagir avec un contenu en seulement 0,4 seconde, ce qui prouve l'importance des stratégies ciblées », explique-t-elle pour renforcer l'effet visuel bluffant de cette loop réalisée en 3D par les équipes de LightBox Studio, dont le directeur, Tim Gray, publie régulièrement d'autres exemples sur sa page LinkedIn. Mention spéciale pour le Nemo et la DeLorean qui vous foncent dessus...

LE DÉBAT À SUIVRE

• « Bilan de la loi Influenceurs, 6 mois après : où en est-on ? », s'interroge Sophie Eunomia, experte des pratiques frauduleuses sur les réseaux sociaux.
  
  
• Une loi « complexe et difficile à appliquer dans un laps de temps relativement court surtout à l'ère des réseaux sociaux où l'éphémère règne (ex story de 24h) », poursuit-elle.
  
  
• « Selon une étude réalisée en 2024 sur "les influenceurs et les marques", une majorité de créateurs considère que cette loi "va dans le bon sens", tant pour les créateurs (56%) que pour les annonceurs (55%). Cette utilité est également perçue par les consommateurs », précise Karine Peuvrier, directrice de la communication chez DILA.
  
  
• Elle précise également que « la loi a aussi entraîné une accélération de la demande de certification au titre de l'influence responsable. Le nombre d'influenceurs certifiés a été multiplié par quatre cette année, en passant de 356 au 1er janvier 2023 à plus de 1350 influenceurs certifiés au 7 février 2024. »
  
  
• Selon Stéphane Vojetta, député de la cinquième circonscription des Français de l'étranger, la loi Influenceurs fait parler jusqu'en Espagne, au moment où le pays « s'apprête à voter son propre texte ».
  
  
• Et ce même s'il y a encore des progrès à faire de ce côté-ci des Pyrénées...
  
  
• Un constat partagé par Nadège Riederer-Lemarchand, avocate associée chez FIDAL : « Les pratiques, y compris en collaboration avec certaines marques, ne respectent pas les obligations de transparence des contenus, dès lors qu'il y a encore trop de termes tels que "rémunéré", "affilié", "sponsorisé", "produit offert", alors que la loi vise clairement les seuls termes "Publicité" ou "Collaboration commerciale". »
  
  
• « Vous respectez la loi des 80/20... mais à l'envers. C'est le cas si votre planning éditorial est constitué à 80% de contenus auto-promotionnels (les fameux "brand contents") vs 20% de contenus vraiment orientés Communauté (ugc, création de lien social, etc.). Difficile dans ce cas de créer de l'intérêt et de l'engagement dans une conversation à sens unique et publicitaire », rétorque Mickael Guillois, conseiller en social marketing.
  
  
• « Les contenus créés par des influenceurs en partenariat avec des marques doivent être mentionnés dès le début du post, mais c'est aussi le cas pour les personnes qui sous couvert d'UGC (User Generative Content) au sens strict de la définition marketing (des contenus gratuits créés par des utilisateurs), réalisent des partenariats rémunérés et dictés par les marques, sans pour autant informer leur audience, analyse Florian Grimault, conseiller en marketing et communication. Selon la définition marketing, un contenu UGC ne doit pas être piloté par une marque en échange d'une rémunération, d'un produit offert ou d'une invitation. »
  
  
• Ce qui explique pourquoi « la nouvelle loi sur les influenceurs évolue », ajoute Jérémy Bendayan, cofondateur du groupe Jaws, qui a travaillé avec le gouvernement sur l'extension de cette loi.
  
  
• Il précise dans la vidéo accompagnant son post qu'à partir de juin 2024, « l'extension de cette même loi va être votée en assemblée afin d'encadrer les contenus des créateurs UGC ».
  
  
• « Les régies publicitaires devront également se mettre en conformité afin d'intégrer une IA de vérification des UGC déclarés, complète Diane Benhamou, qui apparaît également dans la vidéo. Ça va impacter tout notre secteur ! »