| Boycott de Facebook : quel impact ?
Plus de 400 grands
annonceurs – Coca-Cola, Patagonia, Levis, Starbucks pour ne citer qu'eux
- ont décidé de boycotter temporairement Facebook en retirant leurs
publicités sur le réseau social accusé d'être trop laxiste sur sa politique
contre les contenus haineux. Pour Emmanuelle Petiau,
directrice marketing digital : « L'impact
économique pour Facebook est pour le moment assez neutre. Ce sont les PME qui
font vivre Facebook, et non pas les grandes multinationales. Si elles décident
de boycotter Facebook, ce seront elles, les grandes perdantes. Elles dépendent
pour la plupart de ce canal pour leur chiffre d'affaires ». Selon l'experte en
content marketing, les grands groupes « ont tout intérêt de
prendre part au mouvement, car ils travaillent la notoriété, et non pas les
ventes, même si le souvenir de la marque aide à un moment à vendre. » Du
côté des médias, l'impact peut prendre différentes facettes selon Bruno Guglielminetti, spécialiste des
nouvelles technologies et des médias numériques, consulté par Story Jungle :
"À court terme, ce boycott de Facebook n'aura probablement pas
d'effet positif pour les médias. D'une part, c'est une question de calendrier,
les budgets d'acquisitions médias ont déjà été décidés, alors c'est plus une
pause qu'autre chose".
Pour
l'économiste Rémi Davaux, interrogé par Story Jungle, le boycott auquel
Facebook fait face est totalement inédit et « enraye la tendance à l'hyperpersonnalisation des pubs » : « Fondamentalement, le boycott rappelle aux
médias qu'ils sont des producteurs de contexte. Les médias traditionnels le
savaient, les réseaux sociaux moins. On va donc assister soit à une régulation
accrue des contenus par les médias sociaux. Facebook semble commencer à en
prendre le chemin. Soit, les médias sociaux vont trouver de nouvelles sources
de revenus. Les médias traditionnels, eux, vont possiblement récupérer tout ou
partie de la fuite des annonceurs. Certes, ils ciblent beaucoup moins bien -
sinon pas du tout. Mais leur avantage est qu'ils produisent un contexte connu à
l'avance et partagé par toute leur audience ». | | | | | | | | | En participant au boycott de Facebook, les grands annonceurs ont pu ainsi bénéficier d'une certaine publicité autour de « leur engagement »... Et si cet engagement n'était pas tout à fait désintéressé ? Pourquoi c'est un pavé ? Comme le note le journal Les Échos, « l'opportunisme n'est cependant pas absent de ce retrait. Plusieurs annonceurs avaient déjà décidé de réduire leurs budgets suite à la crise économique [...] et font passer cette décision pour un choix moral ». Le 26 avril, Unilever déclarait qu'il réduirait ses campagnes de publicité. Par ailleurs, Facebook annonçait dès le 24 mars un « affaiblissement de son activité publicitaire dans les pays prenant des mesures agressives pour réduire la propagation du Covid-19 », constatant le retrait des annonceurs. | | | | | | | | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | | | « Est-ce que tu préfères faire pitié et prendre le bus tous les jours ou commencer très rapidement à faire de l'argent avec moi ? La question, elle est vite répondue. » Impossible d'être passé à côté des vidéos d'un certain J.P., tout de costard vêtu et engoncé dans un pantalon moulant. Pour Le Parisien, le journaliste Antoine Castagné en a tiré une vraie enquête façon social media. Utilisant WhatsApp, les visio-conférences, les face cam, le reportage très rythmé tire en huit minutes les ficelles d'un système à la limite de la légalité, en forme de « commerce pyramidal, qui fait mouche jusqu'en Polynésie ». | | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | | Story Jungle vous propose de regarder « Chine-USA, la bataille de l'OMS », réalisé par le journaliste Pierre Haski et diffusé sur Arte. Le documentaire explore les faillites de l'agence des Nations unies, accusée d'avoir minimisé les responsabilités de la Chine dans la propagation du Covid-19. « Dotée d'un budget limité et d'une gouvernance faible, elle s'est révélée tiraillée, inaudible et lente à l'action au moment où la planète affrontait l'un de ses plus graves et rapides chocs sanitaires », note Libération. Cette crise de l'OMS est « le symptôme, plus que la cause, du désordre mondial de notre époque », observe Pierre Haski. Bon, ou sinon vous pouvez toujours revoir ou découvrir Emmanuelle, qui vient de rejoindre le catalogue Netflix. Un autre style. | |